Qui sont les proches aidants ?
Face au vieillissement de la population, de plus en plus de Français se retrouvent dans la position d’aidant pour un proche en perte d’autonomie. Cette réalité, bien que méconnue, a un impact majeur sur la santé physique et mentale des aidants, ainsi que sur leur vie personnelle et professionnelle. Mais qui sont ces personnes dévouées, et comment pouvons-nous les soutenir efficacement ?
Qui sont les aidants ?
Un aidant, c’est une personne qui soutient un proche en perte d’autonomie sans en faire son métier. Ce soutien peut prendre plusieurs formes : aider dans les tâches du quotidien, offrir un appui moral ou encore contribuer financièrement.
En France, c’est près d’1 personne sur 6 qui est concernée puisqu’on recense entre 8 et 11 millions de proches aidants. Parmi eux, 3,9 millions s’occupent d’un proche âgé de 60 ans ou plus vivant à domicile. Ces aidants sont souvent des enfants (50%) ou des conjoints (25%) du senior concerné.1,2
Le profil de ces aidants est varié, mais quelques tendances se dégagent : 57% d’entre eux sont des femmes, 37% occupent un emploi, tandis que 50% sont à la retraite. Leur âge moyen est de 49 ans, avec une forte concentration de la catégorie 55-65 ans. C’est donc souvent à l’âge “sandwich” que cela intervient, un âge qui impose de s’occuper à la fois de ses enfants et de ses parents vieillissants en parallèle de son activité professionnelle, rendant le quotidien extrêmement complexe à gérer.
Un quotidien exigeant
Les aidants interviennent sur plusieurs fronts :
- Les tâches pratiques : 62% aident pour les courses, 53% pour les démarches médicales, et 43% pour l’administratif.
- Le soutien moral : il inclut les appels réguliers, les visites au domicile, ou simplement le suivi du bien-être du proche. Souvent discret et moins conscientisé que les autres catégories d’aide, il est pourtant une source de charge mentale très lourde.
- L’aide financière : Moins courante, elle concerne 40% des aidants pour les enfants cohabitant avec leurs parents, mais seulement 10% des aidants pour les non cohabitants.
Le temps consacré à ces activités est considérable. En moyenne, un salarié aidant y consacre 8,6 heures par semaine, soit l’équivalent d’une journée de travail supplémentaire. Ce temps d’aide, s’il était rémunéré au SMIC, représenterait une valeur comprise entre 7 et 11 milliards d’euros par an selon une étude du Haut Conseil à la famille.3
Des répercussions majeures sur leur vie
Être aidant, c’est un engagement remarquable mais qui peut être lourd de conséquences. Près de 47% des aidants rapportent que leur santé est affectée, qu’il s’agisse de fatigue physique ou de stress mental. Le défi financier est également de taille, du fait des frais qu’entraîne l’aidance du proche (coûts médicaux, aide à domicile, ménage, etc.)
Sur le plan professionnel, les chiffres sont tout aussi révélateurs : 30% des aidants actifs se sentent mis en difficulté professionnelle par leur situation. Les déplacements fréquents, la charge mentale et le manque de temps libre pèsent sur leur productivité et leur capacité de concentration. Les employeurs ne sont pas insensibles à ces difficultés puisque 65% des DRH considèrent que l’aidance est un frein important à l’évolution professionnelle des salariés concernés.1
Enfin, les effets sont démultipliés pour les enfants cohabitant avec un parent âgé. Ces derniers sont significativement moins souvent en couple (26% contre 71% pour les non-cohabitants) et plus souvent au chômage (12% contre 7%).2
Comment les soulager ?
Plusieurs solutions existent pour alléger la charge des proches aidants et leur permettre de préserver un équilibre entre leur rôle, leur vie personnelle et leur bien-être.
- Les structures médico-sociales peuvent jouer un rôle clé. Par exemple, les accueils de jour ou de nuit permettent au senior dépendant d’être pris en charge plusieurs heures ou jours par semaine, laissant ainsi un temps de répit à l’aidant.
- Une autre option est l’hébergement temporaire, souvent proposé par des EHPAD ou des hôpitaux, pour répondre à des besoins ponctuels, comme une absence ou un besoin de repos.
- Enfin, les séjours de répit, où l’aidant et son proche peuvent partir en vacances dans un cadre adapté, sont une manière de conjuguer repos et convivialité.
À domicile, une conciergerie séniors comme YesHome peut prendre en charge les tâches du quotidien (courses, administratif, visites médicales, sorties extérieures, coordination des prestataires) pour décharger l’aidant tout en garantissant le maintien du senior dans son environnement familier.
Sans forcément confier la tâche à d’autres personnes, les aidants peuvent également bénéficier de formations spécifiques. Ces sessions, proposées par des associations comme l’Association Française des Aidants ou via des plateformes comme Mon Parcours Handicap, permettent d’acquérir des compétences pour mieux gérer leur rôle, mais aussi de connaître leurs droits et les ressources disponibles.
Et les entreprises dans tout ça ?
La première étape en entreprise consiste à mettre en place une culture de bienveillance vis-à-vis des aidants et de lever le tabou sur la « salariance », un terme utilisé pour désigner le cumul d’une activité salariée et d’aidance. Une fois cette culture d’acceptation instaurée, l’entreprise pourra plus facilement identifier les besoins de ses salariés aidants pour proposer des solutions adaptées. Plusieurs dispositifs existent déjà pour soulager les salariés aidants, l’enjeu étant désormais de les démocratiser :
- Le congé de proche aidant, qui permet de s’absenter jusqu’à un an sur l’ensemble de la carrière, parfois rémunéré via l’AJPA (Allocation Journalière de Proche Aidant).
- Le congé de solidarité familiale, réservé aux situations graves, comme l’accompagnement d’un proche en phase terminale d’une maladie.
- Le don de RTT, où des collègues peuvent offrir des jours de repos à un aidant, sous réserve de l’accord de l’entreprise.
- L’aménagement du temps de travail, avec des horaires adaptés, du télétravail ou encore des temps partiels pour mieux concilier travail et aidance.
L’enjeu est désormais de démocratiser ces solutions pour que toutes les entreprises et leurs salariés les connaissent et développent le réflexe de les activer sans que cela n’entraîne de quelconque stigmatisation.
Les proches aidants sont des piliers qui permettent de soutenir le bien-vieillir en France, mais ils paient souvent un lourd tribut pour leur dévouement. En mettant en lumière leur rôle et en développant des solutions pour les soutenir, nous pouvons non seulement améliorer leur qualité de vie, mais aussi garantir un accompagnement digne pour les seniors en perte d’autonomie.
À travers ses services, YesHome s’engage à soutenir cette démarche, en proposant des solutions concrètes et adaptées aux besoins des aidants et de leurs proches. Si vous vous interrogez sur des solutions de soutient en tant qu’aidant, appelez un conseiller YesHome pour vous guider.
Sources
- OCIRP / VIAVOICE 2024: « Salariés aidants : quelles réponses ? »
- Dossier de la DREES, enquête « Care » auprès des aidants 2015-2016
- Dossier ADSP, 2019
- Guide ministériel du proche aidant